« On retrouve dans la formation INVEEST les financements classiques tout comme les montages financiers plus complexes, mais également les différents types de subventions nationales, type ADEME. Une connaissance aujourd’hui essentielle pour maîtriser le financement de projets d’efficacité énergétique ! »
Morvan Mallegol, expert de la transition énergétique au sein du Green &Sustainable Hub de NatixisCorporate & Investment Banking (Natixis CIB), a suivi le programme de formation au financement de projets d’efficacité énergétique INVEEST. Cette session était composée de profils variés, comprenant également des avocats et des cabinets d’audit énergétique. Un atout majeur pour aborder les différentes thématiques de la formation.
Une formation organisée en 4 temps :
- Appréhender les enjeux d’un projet d’efficacité énergétique et bas carbone
- Comprendre les processus et les modes de financement
- Maîtriser les atouts et les risques d’un projet énergétique
- Mettre en pratique à travers la promotion d’un projet
Q : Pouvez-vous présenter votre parcours et vos expériences professionnelles ?
Morvan Mallegol. J’ai commencé ma carrière chez Natixis et j’ai changé de poste à peu près tous les 3 ans. Je suis passé par les systèmes d’information, l’organisation et la conduite du changement. J’ai ensuite rejoint le front-office au sein des financements structurés d’énergie et de matières premières à Paris, Sao Paulo et New-York. Cela m’a permis d’évoluerdans de nombreux secteurs et géographiesavec diverses méthodes de travail,tout en élargissant ma conception et ma connaissance du métier.
Après ces différentes expériences à l’étranger, je suis rentré en France et j’ai rejoint le Green and Sustainable Hub, une équipe qui accompagne l’ensemble des clients de Natixis CIB, la banque de financement et d’investissementdu GroupeBPCE,deuxième groupe bancaire en France à travers les réseaux Banque Populaire et Caisse d’Epargne, sur les sujets relatifs à la finance durable, en étroite collaboration avec l’ensemble des lignes produits et de nos banquiers sectoriels et relationnels. Il s’agit donc de conseiller la grande clientèle de Natixis CIB sur les sujets de finance durable tant d’un point de vue stratégique que produits & solutions de financements et d’investissementsverts et durables.
« Je voulais travailler sur la transition énergétique et avoir de l’impact sur la transition de sociétés et actifsà forte intensité carbone vers des modèles durables. C’est ce qui correspondait le plus avec mes convictions personnelles. »
Aujourd’hui, dans cette équipe, je suis l’expert sur les sujets de transition énergétique, et suis particulièrement impliqué côté producteur d’énergies. J’accompagne aussi nos clients utilisateursintensifsde ces énergies chez qui les enjeux de transition sont aussi très fort (réduction de la consommation et transition vers des énergies non fossiles)
Mon idée est d’aller vers un monde aligné avec l’Accord de Paris, et le plus bas carbone possible
Q : Comment orientez-vous les choix et les validations de financements de projets au sein du Green and Sustainable Hub ?
Le Green &SustainableHub est impliqué en amont, notamment en participant aux groupes de travail qui définissent les stratégies sectorielles avec pour ambition d’atteindre les objectifs que s’est fixé Natixis CIB : aligner notre portefeuille sur une trajectoire 2.5 degrés à horizon 2024, 2.2 degrés à horizon 2030 et 1.5 degrés à horizon 2050. A cette fin, le Hub réfléchit à identifier comment faire évoluer les activités et la politique de financement de la banque de financement et d’investissement au niveau macro puis au niveau de chacune de nos industries cœurs[1] pour s’aligner avec cette trajectoire.
Afin de nous accompagner dans nos décisions et de piloter l’impact climat (positif et négatif) et environnement de nos financements, Natixis s’est doté d’un outil interne, le Green Weighting Factor (GWF), dont le Green &SustainableHub est sponsor opérationnel.
L’outil comprend à la fois (i) une méthodologie complète pour évaluer l’impact climatique et le risque de transition climatique de chaque financement (noté sur une échelle de couleur à 7 niveaux allant du marron au vert), et (ii) un mécanisme interne d’allocation de capital qui lie le montant du capital interne alloué à chaque transaction à son niveau d’impact positif ou négatif sur le changement climatique (et à d’autres impacts environnementaux lorsqu’ils sont matériels).Cette évaluation est obligatoire en amont de la décision de crédit. Ces couleurs viennent inciter ou pénaliser notre processus d’octroi de crédit. Une sorte de bonus-malus.
En utilisant un ajustement favorable ou défavorable des actifs pondérés en fonction des risques (dit « Risk Weighted Asset » » ou « RWA » de crédit), le Green Weighting Factor adapte le rendement attendu de chaque transaction en fonction de l’impact environnemental de l’objet financé (projet, actif, financement non dédié). Il s’agit d’un mécanisme interne n’ayant pas d’impact sur les RWA réglementaires. Il favorise ainsi les solutions de financement ayant l’impact le plus positif (transactions « vertes ») et pénalise les impacts négatifs (transactions « marron »). Tout financement noté vert se voit attribuer un allègement de ses actifs pondérés analytiques, pouvant aller jusqu’à 50 %, tandis qu’ils augmentent jusqu’à 24 % pour les financements ayant un impact négatif sur le climat et l’environnement.
Après 2 ans, cet outil d’aide à la décision de crédit devient, avec l’annonce d’objectifs, un outil de pilotage de la transition de notre bilan et de nos activités.Natixis CIB s’est doté, en juillet 2021, d’une série d’objectifs en mix de couleurs et en température de son bilan : 2.5°C à 2024, 2.2°C à 2030 et 1.5°C à 2050.
Plusieurs leviers sont identifiés pour monitorer l’atteinte de ces objectifs et appellent la mise en place d’un véritable pilotage dynamique et prospectif tant au niveau clients, sectoriel, distribution que produits & expertises technologiques.
A ce titre, au-delà de son rôle de sponsor du dispositif, les équipes d’origination du Green &Sustainable Hub sont activement impliquées dans ces étapes de pilotage stratégique, notamment sectoriel.
Q : Comment la banque se positionne face aux enjeux de la transitionénergétique, et aux différentes questions engendrées par le développement durable ?
S’emparer des sujets liés à la transition énergétique, c’est une vraie volonté d’entreprise. Le sujet est porté par la direction générale, ainsi que par tous les membres de Natixis CIB. Cela va sans dire, au sein du Green &Sustainable Hub, ces valeurs font clairement partie de nos convictions personnelles.
L’indicateur Green Weighting Factor en est d’ailleurs le symbole car il s’agit d’un élément de calcul de performance des dossiers. C’est un outil qui permet de discuter des problématiques environnementales les plus matérielles tant avec nos clients qu’en interne lors de l’étude initiale et au cours de la vie des dossiers dans notre portefeuille. Au quotidien, cela impacte fortement nos métiers.
Notre stratégie est avant tout d’être les partenaires de ces transformations en assumant nos responsabilités en tant que financeurs de l’économie réelle, se confrontant au terrain, à l’existant, à son inertie, avec conviction, énergie et persévérance. Néanmoins, sans en nier l’urgence objective, de telles transitions ne peuvent être brutales et radicales :le coût social en serait bien trop lourd. Une transition juste est indispensable, qui reforme / réoriente / soutient et compense.
Cet accompagnement de la transition de nos clients appelle une forte montée en compétences et la formation au financement de projets d’efficacité énergétiqueque vous proposezest un formidable outil pour permettre aux acteurs de cette transition, tant dans l’industrie que dans les établissements financiers, de mieux appréhender ses enjeux et sa mise en œuvre pratique.
« Nous passerions à côté du sujet de la transition énergétique si nous ne financions que des projets déjà verts. ».
L’énergie est l’une des industries cœurs où nous voulons continuer d’accompagner nos clients. Notre mission n’est pas d’arrêter de financer l’industrie traditionnelle de l’énergie, pour ne s’occuper que de l’éolien par exemple. Notre mission est d’accompagner tous ses acteurs dans leur transition.
Ce qui implique aussi, pour nous, de ne pas avoir de stratégie d’exclusion clivante (à l’exception de certains secteurs tels que le charbon ou le pétrole bitumineux pour lesquels nous avons pris des engagements clairs)
Mais nous avons pour vocation d’accompagner la décarbonation de ces industries, tout en soutenant la réponse au besoin énergétique mondial. Dans l’exécution, nous graduons la jauge de financement à la hausse ou à la baisse des clients et des projets, en fonction de différents indicateurs, dont ceux liés au réchauffement climatique et à l’environnement plus généralement. C’est en accompagnant nos clients à être des acteurs plus durables, y compris les moins vertueux d’entre eux, que nous aurons le plus d’impact sur la transition énergétique.
« Inveest, la formation pour accompagner au financement de la transition énergétique. ».
Q : Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre notre programme ?
J’étais inscrit à la formation avant de rejoindre mon poste actuel et j’avais demandé à suivre le programme Inveest, afin de travailler sur la transition énergétique et en particulier l’accompagnement de nos clients dans cette démarche.
Par ailleurs, les coûts de formation étant en grande partie pris en charge par le programme, cela avait aussi motivé la décision de former des personnes en interne. Nous avons d’ailleurs pu être 3 à bénéficier de la formation
Q : Quels sont pour vous les atouts principaux d’INVEEST ?
Ce que j’ai le plus apprécié est de pouvoir échanger avec des participants qui avaient des profils différents (avocats, industriels, bureaux d’étude…) mais aussi d’avoir la possibilité d’aborder tous les sujets : il n’y a aucun sujet tabou ni de mauvaise question. En 2 journées, ce qui est assez court, la formation permet vraiment de monter en compétence. On y apprend beaucoup, elle donne des pistes et des exemples concrets, notamment à travers son cas pratique qui revient sous forme d’un« fil rouge » tout au long du programme.
D’un point de vue plus personnel, après avoir travaillé de nombreuses années à l’étranger, la formation a aussi été un très bon moyen de me familiariser avec certaines spécificités françaises relatives au financement des projets d’efficacitéénergétique telles que les normes, les différents types de subventions nationales (type ADEME) par exemple. La formation était vraiment adaptée à mon profil d’alors (un professionnel conscient des enjeux climatiques et qui souhaite comprendre comment contribuer concrètement à la décarbonation de l’économie). Je pense que cette formation serait tout aussi utile à nos clients qu’aux acteurs du secteur financier.
Q : Le mot de la fin… que diriez-vous à de futurs participants ?
Le sujet de la transition énergétique est un sujet primordial pour le présent et l’avenir. La formation Inveest est un excellent moyen d’en appréhender les enjeux et de comprendre comment préparer très concrètement le financement des projets d’efficacité énergétiques.