« Venant de l’aspect technique, j’ai beaucoup apprécié la partie sur les systèmes de financements. C’est vraiment cette vue du projet énergétique que je venais chercher. »
Stéphanie Le Houérou & Ludovic Hezard ont suivi le programme Inveest afin de se former au financement de projets d’efficacité énergétique. Membres du groupe Bayer SAS, ils mènent et structurent la démarche de transition énergétique de l’entreprise. Quelques mois après la formation qui conjugue théorie et mise en œuvre pratique, ils nous partagent leur bilan.
Q : Pouvez-vous présenter votre parcours, votre fonction chez Bayer et votre rôle dans les décisions d’investissement de l’entreprise ?
SLH : Je fais partie de la société Bayer SAS depuis maintenant 21 ans. En 2014, j’ai participé à la création du service Développement Durable, récemment devenu le service Engagement Sociétal. Je m’occupe exclusivement de la thématique environnementale au sein du pôle Engagement Sociétal dont le bilan des émissions de gaz à effet de serre. J’ai à cet effet été formée à la comptabilité carbone ainsi qu’à la coordination des audits énergétiques et décret tertiaire.
En parallèle, je me suis investie dans l’animation d’une communauté énergie qui regroupe nos 16 sites français. Nous abordons l’énergie sous le prisme de plusieurs sujets. C’est très riche !
LH : Quant à moi, je suis entré dans la société en 2005 aux services généraux sur le site de Villefranche sur Saône à la production et distribution des utilités. Il s’agit d’un site précurseur en termes de gestion des énergies, dont je suis d’ailleurs le référent énergétique.Nous fournissons un plan de concrétisation chiffré du projet, pour que les responsables puissent le défendre et pour que les investissements proposés soient validés.
Il y a quelques années, ce métier traitait principalement d’économies d’énergie, de réduction de la consommation de kilowattheures. Aujourd’hui, notre vision des projets s’étend à deux autres points qui sont le volet économique et la neutralité carbone. Les domaines majeurs sur lesquels j’ai pu travailler sont la gestion technique de la performance énergétique des bâtiments (GTB) et la cogénération. Nous sommes certifiés ISO 50001 depuis 2015 et j’ai aujourd’hui la responsabilité du respect de la norme.
Q :Quels sont les enjeux énergétiques auxquels vous faites face aujourd’hui ? Comment les appréhendez-vous ?
SLH : En 2019 le groupe a pris des engagements forts en matière de durabilité et avec notamment l’objectif de contribuer à la neutralité carbone planétaire à horizon 2030. Cet objectif a été approuvé par l’initiative « Science Based Target » comme étant aligné sur une trajectoire de 1,5°C.
Je suis chargée de la feuille de route pour la France. Enfin, pour favoriser le changement interne, le groupe a fixé un prix interne du carbone de 100 € par tonne métrique.Le premier de nos enjeux, c’est donc la concrétisation de notre contribution à l’atteintede la neutralité carbone planétaire. Mais nous nous saisissons aussi d’autres défis comme la flambée des prix de l’énergie.
LH : Notre site est également moteur sur ces enjeux de groupe. Et l’enjeu de la neutralité carbone a même été une opportunité. Le groupe s’en est servi pour solliciter davantage les autres sites : mis en place des groupes de travail pour contribuer à la rédaction de la feuille de route, et ainsi, être totalement partie prenante de la performance énergétique.
« Pour baisser nos émissions, nous combinerons des mesures d’efficacité énergétique à l’achat d’énergies vertes. Notamment l’achat d’électricité provenant à 100 % de sources renouvelables. »
Q : Quelles actions avez-vous mises en place concrètement pour atteindre vos objectifs énergétiques ?
SLH : Cela touche tous les étages de notre organisation. Dans mon quotidien, nous avons insufflé la création d’une communauté énergie en 2020. Cette communauté réunit une trentaine de collègues. Les différents membres apportent les sujets de la sensibilisation aux CEE (Certificat Économie d’Energie), le décret tertiaire, la gestion des gaz à effet de serre, ou encore le partage de bonnes pratiques opérationnelles.
LH : En termes d’actions, nous continuons à mettre en place des projets innovants dans l’énergie, nous allons vers le solaire et les ombrières. Ce qui est en train d’évoluer, c’est le dimensionnement des projets.Alors que nous avions l’habitude de fonctionner sur fonds propres, nous avons dû nous ouvrir. Afin d’impliquer d’autres acteurs dans notre élan, et d’élargir toujours les pistes de recherche de performance énergétique.
Q : Pourquoi avez-vous décidé de participer au programme INVEEST ?
SLH : J’ai assisté à une présentation du programme Inveest lors d’un groupe de travail au sein de l’association « Entreprises pour l’Environnement » dont nous sommes membres depuis 2010. Déjà éduquée à l’enjeu, ce sont les présentations de l’angle et la méthode de la formation qui m’ont séduite. Alors j’ai sauté le pas.
LH : Ce qui a actionné la participation à cette formation sur le financement de la transition énergétique, c’est l’idée de mélanger les métiers de la banque, de l’industrie et du conseil. J’étais convaincu qu’une meilleure compréhension des enjeux extérieurs à notre structure serait un vrai plus dans mon métier au quotidien.
Q : Qu’avez-vous retenu du programme et qu’auriez-vous à dire aux futur.e.sparticipant.e.s ?
SLH : Le programme était très bien organisé, très pédagogique. La première partie, formation en ligne, était très bien structurée. C’était intéressant et instructif de voir les positionnements selon que l’on soit financeur ou entreprise.
Je ne peux qu’inviter mes confrères à participer, et j’ai déjà fait la promotion de votre formation énergétique de mon côté !
LH : Venant de l’aspect technique, j’ai beaucoup apprécié la partie sur les systèmes de financements. C’est vraiment cette vue du projet énergétique que je venais chercher. En comité restreint, nous échangeons beaucoup, mutualisons les idées et c’est très stimulant. Je rejoins Stéphanie, la variété des profils permet de comprendre les enjeux de chacun. Je sens que cela va s’avérer bénéfique à très court terme pour nos projets. Ce que j’en retiens, c’est la prise de hauteur que cela m’a donné pour dépasser les frontières de notre site. Cette formation va me permettre de pousser ma compétence et d’étoffer le nombre de sites certifiés.
Q : Quelles sont les prochaines étapes que vous envisagez suite à votre participation au programme ?
SLH : Faisant partie d’un grand groupe, nos financeurs sont en fait plutôt nos collègues du global. Mais les mécanismes sont les mêmes : il faut savoir bien structurer une demande d’investissement pour être convaincant.
Par ailleurs, nous savons que les CEE permettent de financer facilement les réductions de consommation énergétique or, ce mécanisme est très franco-français.
Nous disposons désormais d’arguments, d’exemples concrets et d’outils pertinents pour ce faire.
LH : Parmi les prochaines étapes, nous pourrons pousser la qualité de nos présentations et améliorer nos capacités de persuasion. Ce qui est évident pour nous dans notre métier, il est nécessaire que nous soyons capables de le partager, et le rendre tout aussi évident dans d’autres réflexions de projet.
« Avec l’accompagnement qui se poursuit, nous pourrons continuer de bénéficier de votre expertise pour monter en compétence, continuer d’innover et de proposer d’autres modèles de financement de projets énergétiques ».
Pour étoffer les solutions à disposition de Bayer SAS, et multiplier les alternatives entre le financement traditionnel et les nouveaux usages.