Allice (Alliance Industrielle pour la Compétitivité et l’Efficacité Énergétique) a récemment mené une étude sur la couverture des risques de financement des projets d’efficacité énergétique en partenariat avec Enea Consulting. Le principal objectif de cette étude ? Donner aux décideurs des moyens pour comprendre quels sont les risques de montage et de portage liés à de tels projets, et les munir d’instruments pour les anticiper et les réduire. Retour sur le premier de 4 webinaires de restitution à travers 3 études cas qui y ont été présentées.
Prémices de l’étude
Allice est une organisation qui a pour objectif d’accélérer la mise en œuvre de l’efficacité énergétique et la décarbonation de l’industrie en favorisant l’émergence de solutions innovantes. Sa dernière étude « Instruments de couverture des risques de financement des projets d’efficacité énergétique » révèle qu’il existe plusieurs types de risques associés aux projets d’efficacité énergétique et de décarbonation, des risques opérationnels aux risques purement financiers.
Pour y faire face, se distinguent 4 types d’instruments :
- les mécanismes de soutien
- le schéma de tiers-financement (SPV, etc.)
- les modes de financement
- et les bonnes pratiques opérationnelles
Couvrir les risques : quels instruments ?
Noémie Papon, formatrice INVEEST et cheffe de projet énergie industrie chez Greenflex était invitée à intervenir pour ce premier webinaire qui portait donc sur les risques de financement et notamment sur les mécanismes de soutien pour les couvrir.
Elle a expliqué que, pour ce faire, de multiples solutions de financement peuvent être combinées. Il est donc primordial de comprendre chaque instrument mais aussi de savoir comment les articuler, comme le montrent les 3 études de cas qui suivent.
Exemple 1 : Bénéficier du plan de relance pour investir
C’est le cas d’Isover-Saint-Gobain qui s’est vu accorder des aides pour 4 projets lauréats du plan France Relance.
De l’analyse et la valorisation de tous les bénéfices énergétiques et non-énergétiques de tous ces projets à celle des risques et des atouts des projets, les équipes d’Isover ont pu construire un argumentaire solide et cohérent. Cela leur a permis de montrer en quoi les projets s’inscrivaient bien dans la stratégie de l’entreprise, et in fine décrocher ces précieuses aides du plan France Relance. Les subventions représentent dans ce cas un superbe atout pour bien anticiper et couvrir ses risques.
Exemple 2 : Valoriser les CEE dans le cadre d’un CPE
Les CEE et le CPE sont 2 mécanismes qui peuvent s’articuler pour garantir les économies d’énergie d’un projet. En effet, depuis le 1er juillet 2020, les économies des CEE sont bonifiées en fonction de la durée de vie du CPE et du niveau d’économies d’énergie.
Pour accompagner une usine dans l’extension et l’optimisation des utilités nécessaires au bon fonctionnement de sa nouvelle ligne de production, Greenflex l’a aidée à mettre en place un projet d’investissement clé en main grâce à ce dispositif. Sur un projet de 10 millions d’euros, ce sont 3/4 du CAPEX qui ont été couverts par le dispositif. Bien que le CPE ne soit pas adapté aux solutions innovantes, pour lesquelles il vaut mieux se tourner vers des subventions comme la panoplie d’aides de France Relance qui cible l’hydrogène par exemple, c’est un outil très avantageux pour mettre en œuvre des technologies relativement standards. Attention, pour l’industrie, la bonification des CEE ne sera plus possible à partir de la fin de l’année 2021.
Exemple 3 : Couvrir une multitude de risques grâce aux CEE
Pour compléter ce sujet des CEE, Clément Gohet, responsable service projets et efficacité énergétique chez CAMEO (société qui agit en tant que tiers de confiance auprès de fournisseurs d’énergies dans la gestion de leur obligation de CEE et qui est interface de financement avec les porteurs de projet), s’est appuyé sur une étude de cas pour balayer les différents risques rencontrés par les industriels et comment les CEE y répondent.
Il s’agit d’un projet d’investissement pour de nouvelles presses à injecter électriques d’une entreprise de plasturgie. Grâce aux CEE, sur les 5,5 millions d’euros d’investissement, 80% ont été couverts. Plusieurs instruments ont permis de gérer les différents risques identifiés :
Concernant le risque technologique, une fiche standardisée a permis de rassurer sur les gains prévus, et la mise en oeuvre d’une stratégie ramp-up (à savoir faire un examen des gains sur l’achat de 2 presses au début) de les confirmer de manière chiffrée
Sur le risque réglementaire, l’entreprise a fait appel à un prestataire externe pour pallier le manque de connaissance sur le dispositif
Pour maîtriser le risque financier lié à l’exigence de rentabilité, c’était assez direct puisqu’elle était couverte largement par les CEE et la stratégie ramp-up a permis de vérifier le ROI
Si vous voulez en savoir plus sur comment couvrir vos risques de financement, l’offre d’accompagnement INVEEST peut vous aider à identifier les instruments adaptés à vos besoins.
Il est également possible de consulter le support de ce webinaire en cliquant ici. Et pour la suite de cette série webinaire sur ce sujet central, n’hésitez pas à vous inscrire ici.