“Grâce à INVEEST, il m’est aujourd’hui plus simple d’échanger efficacement avec mon directeur financier, de mettre en avant nos projets et de les défendre en choisissant les bonnes aides”. Christophe Dansette, directeur de la stratégie industrielle chez Vencorex.

Précédemment directeur du site Vencorex de Pont-de-Claix, Christophe Dansette est depuis décembre 2020 directeur de la stratégie industrielle pour le groupe. Un poste notamment nécessaire pour répondre au mieux aux enjeux de transition énergétique. Cet objectif s’articule autour de trois axes :  

  • La baisse des consommations d’énergie dans les différentes unités de production Vencorex.
  • Une réflexion sur le changement du mix énergétique pour verdir l’énergie utilisée.
  • La connaissance des aides et incitations afin de faciliter l’évolution des outils de production et la maîtrise des contraintes réglementaires actuelles et à venir pour faire les bons choix et gagner en compétitivité.

 

Q: Vous occupez un tout nouveau poste, directeur de la stratégie industrielle, pouvez-vous nous expliquer les raisons derrière cette création ?

Mes postes précédents m’ont montré combien l’énergie comptait dans les coûts de production.  L’énergie et les utilités sont notre second poste de coût juste derrière les matières premières. Et s’il nous est possible de connaître l’évolution des prix de ces matières premières, c’est plus difficile pour l’énergie. Par exemple, il faut aussi intégrer le coût des émissions de CO2. Or, il y a 4 ans, le CO2 valait quelques euros par tonne de vapeur tandis qu’en 2021, le prix de la tonne s’élève à 48 euros. Tout ceci a un impact important sur notre activité et nous devons y prêter attention. Je travaille donc pour proposer à ma direction une façon  d’anticiper les contraintes plutôt que de les subir. Aujourd’hui, même si la transition énergétique n’est pas notre seul axe de développement, elle est néanmoins l’une des priorités, voire même une opportunité. 

Q: C’est donc un enjeu majeur pour votre compétitivité ? 

Nous sentons bien que l’ensemble de l’industrie se met en mouvement pour faire face à la transition énergétique. Nous sommes de plus en plus incités à faire attention à notre empreinte carbone, nous regardons ce que font nos fournisseurs et nos clients font pareil avec nous. Aujourd’hui nos principaux clients nous demandent ce que nous faisons pour favoriser la transition énergétique et réduire notre empreinte carbone.

Q: De quelle manière l’efficacité énergétique impacte-t-elle vos procédés de fabrication ?

Vencorex est considéré comme électro-intensif. A ce titre nous disposons d’avantages sur l’achat d’électricité mais il y a deux contreparties à cela :  

  • Nous devons être certifiés ISO 50 001 (ce que nous sommes depuis 2015) 
  • Nous devons soumettre à l’Etat un plan de performance énergétique pour 5 ans.

Le plan 2016-2021 nous a permis d’économiser des quantités d’énergie significatives : environ 10% sur la chaleur et 2 à 3% sur l’électricité. Sur la période 2021-2025, nous avons aussi un plan du même ordre de grandeur. Tous les investissements réalisés jusqu’ici sont faciles à faire avec des paybacks courts inférieurs à deux ans. Ils requièrent des compétences que nous avons en interne.  

Nous  pouvons aller assez largement au-delà, mais cela suppose des investissements beaucoup plus importants ou plus complexes techniquement pour nous et avec des paybacks beaucoup plus longs. . Nous pourrions électrifier l’un de nos procédés et économiser ainsi énormément de chaleur (environ 30%). Nous avons également plusieurs gisements de chaleur fatale qui peuvent être récupérés et valorisés et qui réduiraient encore la quantité de chaleur à produire. Tout cela requiert des financements importants d’où ma présence dans la formation INVEEST pour comprendre mieux les dispositifs de financement entourant et soutenant tout ce qui relève de la transition énergétique 

Q: Avez-vous un exemple précis de projet à nous donner ?

Nous utilisons de la vapeur pour chauffer notre produit. Lorsque cette vapeur se condense elle devient de l’eau chaude. Nous avons fait le choix de réutiliser systématiquement cette eau plutôt que de la rejeter, ce qui nous permet de préchauffer notre produit entrant. Le produit entrant aura donc besoin de moins de vapeur pour atteindre la température que l’on cherche à atteindre. Avec cette énergie fatale, on utilise de facto moins de vapeur.

Q: Vous êtes-vous heurté à des freins particuliers pour mettre en œuvre votre transition énergétique?

Jusqu’à présent, nous étions sur des projets considérés comme “faciles”. Les projets avaient un retour sur investissement rapide et nous pouvions compter sur les ingénieurs du groupe pour trouver des solutions, le plus dur était de donner l’impulsion. Nous avons recherché des solutions de financement rapides et concrètes. Comme nous sommes électro-intensifs nous avons pu bénéficier de CEE. Nous avons aussi bénéficié d’aides via le guichet unique du Plan de relance.

Aujourd’hui, nous entrons dans une phase bien plus compliquée ou nous devons optimiser chaque petit détail, chaque petite étape du processus de production ou bien investir de façon bien plus conséquente dans des projets avec des temps de retour plus longs. 

Q: Comment avez-vous entendu parler d’INVEEST ? Comment le programme vous a-t-il aidé ?

Le responsable environnement et énergie de l’usine m’en a parlé. Quand j’ai pris mon poste, il nous est apparu évident que l’un de nous devait se former sur l’aspect technique et un autre sur les dispositifs financiers d’accompagnement. Je me suis donc inscrit à INVEEST pour monter en compétences sur le financement. Ce programme a d’abord été une bonne révision sur la stratégie d’entreprise et en particulier sur comment défendre et faire passer ses projets. J’ai aussi beaucoup apprécié toutes les informations sur tous les dispositifs d’aides qui m’ont permis d’affiner les business plan pour des projets à venir. Aujourd’hui il m’est plus simple de dialoguer avec mon directeur financier.

Q: Un dernier mot pour conclure ?

Au début de l’année 2020, l’organisation France chimie Rhônes-Alpes dont je fais partie a considéré que la transition énergétique était le sujet numéro 1 en termes de priorité. Je suis toujours agréablement surpris par l’enthousiasme des personnes que je rencontre sur cette question et par la diversité des solutions proposées. La technique ne fait pas tout et il faut de la volonté derrière, mais je suis certain que nous pouvons y arriver. 

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