Dévoilé le 3 septembre 2020, le plan de relance de l’économie française post-COVID, France Relance, a l’ambition de constituer le socle de la France de 2030. Alors, quelle sera l’industrie dans cet avenir plus proche que lointain ? Quelles transformations les investissements de plus de 35 milliards d’euros dans l’industrie vont-ils entraîner ? Voici un état des lieux des mesures du plan pour l’industrie, des projets qu’il a engendrés à date et ce que tout cela implique pour la transition écologique.
Quelles sont les grandes lignes du volet industriel de France Relance ?
Dans la continuité des fonds de solidarité instaurés lors de la crise, une des mesures phares du plan de relance pour rebooster la compétitivité consiste au renforcement des fonds propres des TPE/PME et ETI du territoire. A travers un label “France Relance”, une garantie publique pourra être accordée aux placements financiers et fonds estimés “les plus pertinents pour une reprise durable de l’économie”.
France Relance met également l’accent sur la nécessité d’investir dans des technologies d’avenir. Parmi elles, figurent les énergies décarbonées. Un programme d’investissement d’avenir mobilisera 11 milliards d’euros d’ici à 2022 pour financer ces innovations. Evidemment, le fonds “Décarbonation de l’industrie” à hauteur de 1,2 milliards d’euros doit lui aussi contribuer au développement de telles innovations.
Vous l’aurez compris, les dispositifs d’aide pour l’industrie sont nombreux, et vous en trouverez ici une liste exhaustive.
Quel est l’état des lieux des initiatives et investissements déjà lancés ?
Aujourd’hui, on sait que plus de 30 projets industriels dans les secteurs de la santé, l’agroalimentaire, l’électronique, les intrants industriels et la 5G ont été retenus par le gouvernement. Au total, ils bénéficieront d’un soutien public de plus de 140 millions d’euros et devraient créer plus de 1 800 emplois directs.
Sur la thématique plus spécifique de la décarbonation de l’industrie, 16 projets, à travers l’ensemble du territoire, ont été sélectionnés à la fin de l’année. Ils représentent un investissement total de 291 millions d’euros à l’échelle nationale et bénéficieront d’un soutien de l’Etat de près de 61 millions d’euros. Leur mise en œuvre permettra une réduction des émissions de CO2 de 237 000 t CO2/an, soit 10 % en moyenne des émissions des sites concernés.
A noter : de nouveaux appels à projets en faveur de la décarbonation de l’industrie seront lancés au premier trimestre 2021, dont un qui porte sur l’efficacité énergétique.
Et pour les plus petites entreprises, il faut garder en tête que le guichet de subvention pour les projets d’efficacité énergétique de moins de 3 millions d’euros peut constituer une aide précieuse.
En quoi ce plan de relance peut-il accélérer la transition écologique ?
Les fonds de France Relance alloués à l’industrie représentent 35 milliards d’euros au total. Ces investissements d’envergure doivent être mis à profit de projets éco-responsables et permettre non seulement de rebondir de la crise post-COVID mais aussi d’accélérer les changements de procédés essentiels à la transition écologique.
Cette crise et ce plan de relance doivent être l’opportunité de concentrer les moyens face aux enjeux environnementaux sur des solutions durables, en cohérence avec l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 fixé par l’UE.
En quoi cela est-il favorable au développement sur le long terme des entreprises concernées ?
Engager sa transition énergétique et écologique signifie certes au démarrage des investissements, mais se solde à terme par des économies d’échelle – puisque de facto l’outil de production est par exemple plus économe en énergie et donc plus efficace. Les leviers verts, longtemps relégués au second plan quand se pose la question d’investir, peuvent renforcer la compétitivité et la résilience des entreprises.
On l’a vu, les entreprises avec de vraies stratégies de développement durable se sont mieux sorties de la crise. Et plus les enjeux environnementaux vont bouleverser nos habitudes, plus le développement durable va devenir un impératif – s’il ne l’est déjà – pour les entreprises industrielles.
La transition écologique est une énorme opportunité pour l’industrie pour se moderniser et préparer l’avenir. Considérée hier comme un risque, la composante environnement, lorsque prise en compte à juste titre, devient un sérieux avantage concurrentiel.