Qu’est-ce que la sobriété énergétique ?

Avant même de se tourner vers l’innovation technologique verte pour réduire notre empreinte carbone, il existe une solution souvent sous-estimée : la sobriété énergétique. Longtemps mise à l’écart des discours sur l’environnement, elle constitue pourtant un moyen indispensable pour faire face aux enjeux énergétiques de notre temps. En quoi est-elle essentielle à la transition énergétique ? Et comment l’appréhender, en tant que telle, et dans le cadre d’une stratégie énergétique plus globale ?


Une base indispensable de la transition énergétique

En France, la Stratégie Nationale Bas Carbone vise et fixe l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cela implique une division par 6 des émissions de gaz à effet de serre sur son territoire par rapport à 1990.

Et pour cela, une des orientations de la SNBC est très claire : “Réduire de moitié les consommations d’énergie dans tous les secteurs d’activité, en développant des équipements plus performants et en adoptant des modes de vie plus sobres et plus circulaires.”

Adopter un mode de vie plus sobre, cela consiste à modérer nos consommations en transformant notre mode de fonctionnement pour en limiter l’impact. 

Aujourd’hui, la plupart des experts s’accordent pour dire que la transition énergétique doit forcément s’appuyer sur une telle démarche. Selon une étude de l’AIE, des consommations empreintes de plus de sobriété pourraient même réduire la demande d’énergie européenne d’un tiers, un gain comparable à celui d’au moins 32,5 % préconisé par la directive européenne sur l’efficacité énergétique.

La sobriété énergétique, mode d’emploi

La sobriété énergétique représente un potentiel important d’amélioration de notre impact. Concrètement, elle permet à la fois des gains énergétiques (on consomme moins) mais aussi financiers puisqu’on optimise les dépenses. Pour l’industrie, qui est très gourmande en énergie, nul doute qu’elle doit faire partie des solutions à appliquer.

L’association négaWatt distingue plusieurs types de sobriété :

  • La sobriété dimensionnelle : il s’agit de privilégier un équipement adapté au besoin, lors du choix d’achat ou d’investissement.
  • La sobriété coopérative : elle consiste à mutualiser les équipements et usages (ex : covoiturage, prêt de matériel entre voisins, etc.).
  • La sobriété d’usage : lorsqu’on gère de manière raisonnable les équipements en limitant le niveau et la durée d’utilisation.
  • La sobriété organisationnelle : en structurant différemment dans l’espace et le temps les activités (ex : télétravail).
    La sobriété matérielle : en diminuant la consommation d’équipements et de produits matériels (limitation des emballages), ce qui représente un gain d’énergie au stade de la production même de l’équipement.

Sous toutes ses formes, la sobriété énergétique suppose une vraie réflexion sur ses procédés. C’est souvent le point de départ d’une stratégie plus globale, où rentre en jeu d’autres dispositifs, comme l’efficacité énergétique. 

De la sobriété à l’efficacité énergétique

Bien qu’elles soient proches, il ne faut pas confondre sobriété et efficacité énergétique. En effet, tandis que la sobriété énergétique consiste à réduire la consommation d’énergie en jouant sur l’usage, l’efficacité énergétique concerne la performance de l’équipement.


Cousine de la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique peut en amplifier les gains. C’est la suite logique d’une démarche de sobriété énergétique. Combiner ces deux dispositifs à l’échelle de l’industrie, c’est construire un modèle plus juste et durable.

La sobriété énergétique est le résultat d’un questionnement sur ses usages, utiles et nécessaires, et bien souvent d’un certain compromis. Couplée à l’efficacité énergétique, elle peut permettre à l’industrie de nettement réduire son impact. C’est pourquoi tout industriel doit aujourd’hui se poser des questions sur sa place dans son entreprise et la considérer comme une solution à part entière d’une stratégie industrielle bas-carbone.

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